Le meurtrier de Maëlys, incarcéré en Isère et condamné à la prison à perpétuité, a été surpris en avril dernier, par les surveillants de la prison, en pleine relation sexuelle avec une femme avec laquelle il avait noué une relation par correspondance.

Quelle vie intime est accordée aux personnes incarcérées ?

Quels sont les faits ?

Ils sont très simples … Nordahl Lelandais a été surpris en plein acte sexuel avec une visiteuse, venue au parloir.

Cette femme, qui entretenait une correspondance très régulière avec Lelandais depuis quelques mois a mis en place les démarches pour obtenir un permis de visite, ce qui lui a été accordé après une enquête préfectorale.

Elle a obtenu un permis “classique” et non “conjugal”. A noter que seul le permis conjugal permet un rapprochement physique entre détenu et visiteur.

Les faits, qualifiés d’exhibitionnisme, exposent le condamné à 14 jours de quartier disciplinaire. La femme, quant à elle, a vu son permis de visite suspendu à titre conservatoire.

Cette situation n’est pas exceptionnelle. En janvier 2022 déjà, un homme incarcéré à la prison de la Santé à Paris avait été surpris en pleine relation sexuelle au parloir avec son avocat.

Quid des relations sexuelles en prison ?

Un seul texte aborde la question de la sexualité en prison, qui est pourtant un véritable sujet au niveau du respect des droits de l’homme. A noter que l’OMS définit elle-même la santé sexuelle depuis 2013 comme “un état de bien-être physique, mental et social dans le domaine de la sexualité.  Elle requiert une approche positive et respectueuse de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilité d’avoir des expériences sexuelles qui soient sources de plaisir et sans risque, libres de toute coercition, discrimination ou violence”.

Tout repose ainsi sur l’article R 57-7-2 du Code de Procédure Pénale (CPP) : “Constitue une faute disciplinaire du deuxième degré le fait, pour une personne détenue […] d’imposer à la vue d’autrui des actes obscènes ou susceptibles d’offenser la pudeur.”

Le parloir étant considéré comme un lieu public, toute relation sexuelle est donc interdite.

Pourtant, les bébés-parloirs existent ! En effet, les conditions souvent lamentables d’incarcération et d’accueil des familles, dans des établissements surpeuplés, avec des budgets en baisse, font que les hommes et les femmes trouvent toujours des arrangements pour se rapprocher.

Si la sexualité est donc proscrite dans les lieux d’accueil du public, elle est autorisée au sein des unités de vie familiale (UVF). Ces espaces généralisés depuis 2009 sont loin d’être suffisants en France puisque seules 170 UVF sont en fonctionnement dans 52 établissements pénitentiaires alors que la France compte au total 186 prisons.

Une unité de vie familiale s’apparente à un appartement meublé, se trouvant dans l’enceinte pénitentiaire, où les détenus peuvent séjourner entre 6 et 72 heures. Ils peuvent y recevoir leur conjoint ou des proches : “les UVF sont prioritairement destinées aux condamnés ne pouvant bénéficier d’une permission de sortie ou d’un autre aménagement de peine garantissant le maintien des liens familiaux. L’accès aux UVF peut néanmoins être accordé à d’autres catégories de condamnés en fonction de leur situation familiale, personnelle et de leur parcours d’exécution de peine”.

Outre les UVF, les personnes incarcérées peuvent accéder à des parloirs familiaux. Ce sont des salons fermés qui permettent à toute personne détenue de rencontrer ses proches pour une durée maximale de 6 heures en journée.

En dehors de ces espaces, qui n’existent pas dans tous les établissements pénitentiaires, avoir des relations sexuelles relève souvent d’arrangements entre co-détenus et de silence tacite des surveillants – qui parfois ferment les yeux – dans les seuls lieux où les rencontres se font, c’est-à-dire au parloir.  

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