Depuis plusieurs mois, des influenceurs Algériens et Franco-Algériens sont accusés d’incitation à la violence et de discours haineux visant des opposants contre le gouvernement Algérien ainsi que des personnalités françaises. Parmi eux, Sofia Benlemmane, suivie par des centaines de milliers d’abonnés, est poursuivie pour menaces de mort.

D’autres influenceurs sont également dans le viseur de la justice. Leurs vidéos, souvent virales, sont accusées de légitimer voire d’encourager des actes violents, notamment contre des figures politiques ou des militants Algériens exilés en France. Cette affaire soulève de nombreuses questions sur la responsabilité des créateurs de contenu sur les réseaux sociaux et leurs conséquences juridiques.

Des interpellations aux conséquences diplomatiques

Les autorités Françaises ont multiplié les arrestations de ces influenceurs sur le territoire national. Début janvier, Zazou Youssef a été interpellé à Brest, tandis qu’un autre influenceur, Imad Tintin, a été arrêté à Échirolles pour incitation à la violence sur les réseaux sociaux. Ces arrestations ont provoqué des réactions indignées en Algérie, où certains médias dénoncent une répression ciblée contre des figures influentes du web.

Dans un contexte de relations déjà tendues entre Paris et Alger, cette affaire vient ajouter de l’huile sur le feu. Le gouvernement Algérien a dénoncé des pressions exercées sur ses ressortissants et évoque un traitement disproportionné. De son côté, la France insiste sur la nécessité de lutter contre les discours haineux et les incitations à la violence.

Cette montée des tensions s’inscrit dans un climat diplomatique délicat, marqué par des divergences sur la question du Sahara occidental, les questions migratoires et la détention de l’écrivain Boualem Sansal en Algérie.

Quelles sanctions pour les influenceurs impliqués ?

Sur le plan juridique, ces influenceurs risquent de lourdes sanctions. L’article 24 de la loi de 1881 sur la liberté de la presse réprime l’incitation à la haine, à la violence ou aux menaces de mort. En fonction des faits retenus, les peines encourues peuvent aller jusqu’à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende.

Sofia Benlemmane qui a comparu le 18 mars dernier devant le Tribunal Correctionnel de Lyon est en attente de la décision de la juridiction. Un an de prison avec sursis a été requis contre l’influenceuse.

En outre, la récente loi du 9 juin 2023 sur les influenceurs impose des obligations accrues aux créateurs de contenu, en particulier lorsqu’ils diffusent des messages à grande échelle. Cette loi vise notamment à lutter contre la désinformation et les abus liés aux influenceurs, y compris lorsqu’ils promeuvent des contenus dangereux ou illégaux. Désormais, ceux qui diffusent des messages incitant à la haine ou à la violence peuvent être tenus personnellement responsables de leurs propos devant la justice.

Les plateformes de réseaux sociaux, quant à elles, sont également sous pression. En vertu du Digital Services Act (DSA) européen, elles doivent modérer et signaler les contenus illicites sous peine de sanctions. Cela signifie que des vidéos jugées dangereuses peuvent être rapidement supprimées et leurs auteurs poursuivis.

Cette affaire illustre l’influence croissante des créateurs de contenu sur les débats publics et même sur la diplomatie. Ce qui n’était autrefois que des publications individuelles sur les réseaux sociaux peut désormais provoquer des tensions entre États.

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