Augmenter la vitesse de sa trottinette électrique peut sembler séduisant, mais cette pratique n’est pas sans risque. Entre interdiction légale, sanctions financières et absence de couverture en cas d’accident, voyons les risques de cette pratique.
Une pratique risquée
Les trottinettes électriques en libre circulation ou vendues en magasin sont limitées à 25 km/h conformément à la réglementation en vigueur. Pourtant, de nombreux utilisateurs cherchent à contourner cette limitation pour gagner en vitesse et en sensations.
Le débridage consiste généralement à modifier le micrologiciel du moteur pour supprimer la restriction imposée par le fabricant. Cette opération, accessible via des tutoriels sur Internet, peut se faire par :
- L’installation d’une application spécifique.
- L’ajout d’un module électronique externe.
- Une reprogrammation du moteur.
Si l’opération réussit, la trottinette peut atteindre 40 km/h voire plus. Mais cette modification entraîne des risques importants :
- Usure accélérée du moteur et de la batterie.
- Perte de la garantie constructeur.
- Mauvaise tenue de route et augmentation du risque d’accident.
De plus, les assurances refusent de couvrir un engin débridé en cas d’accident, ce qui peut avoir de lourdes conséquences financières et judiciaires.
Une interdiction stricte en France
L’usage d’une trottinette électrique débridée est formellement interdit sur la voie publique. En cas de contrôle, les forces de l’ordre peuvent vérifier la vitesse du moteur et appliquer des sanctions sévères. Voici les peines qu’encourt le propriétaire du véhicule.
:
- 1 500 € d’amende pour conduite d’un engin non conforme.
- 30 000 € d’amende et un an d’emprisonnement si vous modifiez vous-même le moteur (article L. 317-1 du Code de la route).
- Confiscation de la trottinette et interdiction de circuler.
Quant à l’utilisateur d’un véhicule débridé, même s’il n’est pas à l’origine de la modification, est passible d’une amende de 135 €, correspondant à une contravention de quatrième classe. Là encore, les autorités peuvent ordonner l’immobilisation, la mise en fourrière, voire la confiscation du véhicule, conformément à l’article R. 317-23-1 du Code de la route.
A noter que les fabricants et vendeurs de kits de débridage ne sont pas épargnés : ils encourent jusqu’à deux ans de prison et 30 000 € d’amende pour incitation à l’infraction.
Autre risque : le défaut d’assurance.
En effet, si un conducteur est impliqué dans un accident avec une trottinette dont la vitesse dépasse 25 km/h, son assurance peut :
- Refuser de couvrir les dommages matériels et corporels, que ce soit pour le conducteur ou pour un tiers.
- Réclamer le remboursement des frais engagés, si l’engin ne respectait pas la réglementation.
- Contester la responsabilité de l’accident, même si l’utilisateur n’était pas fautif à l’origine.
Les conséquences financières peuvent être considérables : en cas d’accident grave, l’addition pourrait grimper à plus de 15 000 euros, bien au-delà de l’amende de 1 500 euros encourue en cas de contrôle.
Ces mesures seront-elles suffisantes pour limiter les accidents en hausse depuis quelques années ?