Depuis le 26 février 2025, la France a interdit la vente et la distribution des « puffs », ces cigarettes électroniques jetables aux arômes sucrés qui séduisaient particulièrement les adolescents. Cette mesure vise à protéger la santé publique et à réduire l’impact environnemental de ces dispositifs à usage unique.
Rappel des faits : une popularité inquiétante chez les jeunes
Apparues sur le marché français en 2021, les « puffs » sont des cigarettes électroniques jetables, pré-remplies de liquide nicotiné, disponibles dans une variété de saveurs attractives comme la fraise, le soda au citron ou la barbe à papa. Leur design coloré et leur facilité d’utilisation ont rapidement séduit les jeunes consommateurs. Malgré l’interdiction de vente aux mineurs, une étude a révélé que 15 % des adolescents âgés de 13 à 16 ans avaient déjà expérimenté ces produits.
Ces dispositifs, contenant souvent de la nicotine, présentent un risque élevé de dépendance. De plus, leur composition en plastique et en batteries au lithium les rend difficiles à recycler, posant ainsi un problème environnemental majeur. Il est estimé qu’un million de ces unités sont jetées chaque semaine en France.
L’éclairage juridique : une interdiction ferme et des sanctions dissuasives
Face à ces constats alarmants, le législateur a adopté la loi n° 2025-175 du 24 février 2025, interdisant la mise en vente, la vente, la distribution ou l’offre gratuite des cigarettes électroniques jetables, qu’elles disposent ou non d’une batterie rechargeable. La détention en vue de vendre, de distribuer ou d’offrir ces produits est également prohibée.
Les contrevenants s’exposent à une amende pouvant atteindre 100 000 €, portée à 200 000 € en cas de récidive. Les agents de la répression des fraudes sont habilités à constater ces infractions, renforçant ainsi l’efficacité du dispositif.
Cette interdiction s’inscrit dans le programme national de lutte contre le tabac 2023-2027, visant notamment à protéger les jeunes du tabagisme et à préserver l’environnement des pollutions liées au tabac. La France devient ainsi le deuxième pays européen, après la Belgique, à interdire les « puffs » sur son territoire.
Si l’interdiction des « puffs » a été largement saluée par les associations de lutte contre le tabagisme et les défenseurs de l’environnement, elle a aussi suscité des débats. Certains acteurs du secteur de la vape estiment que ces dispositifs constituent une alternative moins nocive à la cigarette classique et qu’une interdiction pure et simple risque de freiner les fumeurs dans leur transition vers des solutions moins dangereuses. D’autres dénoncent une atteinte aux libertés individuelles et regrettent que la législation ne se soit pas limitée à un encadrement plus strict, comme une taxation plus élevée ou une restriction des arômes les plus attractifs pour les jeunes. Cette opposition témoigne de la complexité du sujet, entre impératifs de santé publique et choix individuels de consommation.
L’interdiction des « puffs » marque-t-elle une étape significative dans la lutte contre le tabagisme chez les jeunes et la protection de l’environnement ? L’avenir nous le dira. Quoi qu’il en soit, cette mesure semble refléter la volonté des autorités de prévenir l’initiation au tabac et de promouvoir des comportements responsables en matière de santé publique.