Quatre associations attaquent l’État français devant le Tribunal Administratif de Paris. En cause ? Sa carence dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Une pétition, lancée en préambule de cette action juridique, a été signée par plus de 2 millions de personnes en novembre 2018.
Le sujet et l’engouement de cette procédure méritent que l’on s’y attarde un instant ; des informations approximatives ayant été annoncées dans les médias.

Le recours en inaction climatique : une procédure administrative

Malgré le vocabulaire souvent utilisé dans la presse pouvant prêter à confusion, l’action qui s’annonce est une action administrative. On oublie donc les espoirs de plaidoirie de certains, les envies de voir l’Etat a la barre des accusés, voit même celui-ci sanctionné par une peine pénale …   

La procédure administrative est certes moins spectaculaire mais c’est bien cette voie-là dont il s’agit dans cette affaire.

L’Etat au coeur de la procédure

Ceux et celles qui espéraient que le recours serait dirigé à l’encontre de Emmanuel Macron directement ou d’un membre du gouvernement seront à nouveau déçus, c’est l’Etat qui est visé par l’affaire du siècle, dans son entité juridique. Par ailleurs, le temps que l’affaire soit jugée, il se passera de nombreux mois, voire de nombreuses années et il y a fort à parier que les gouvernants d’aujourd’hui ne soient pas ceux de demain.

L’objet de la procédure en inaction climatique

L’objet de la procédure vise à ce que l’Etat “prenne toutes mesures utiles” en vue de lutter contre le réchauffement climatique.

Or, il convient de rappeler que l’ensemble des règles qui compose notre droit de l’environnement vient de l’Union Européenne et de ses institutions.

Aussi, l’Etat français n’a pas autant les mains libres en ce domaine que ce que nous pouvons espérer.

Si l’action contre l’Etat vise les “engagements et objectifs contraignants et spécifiques de lutte contre le changement climatique”, il s’agit davantage d’une procédure pour lenteur d’action que pour inaction stricto sensu, l’Etat reconnaissant lui-même ne pas pouvoir tenir les objectifs prévus en 2020 et 2050 notamment.  

Or, aucune jurisprudence n’existe en ce sens et jamais la responsabilité de l’Etat n’a été admise en raison d’une lenteur d’action trop importante.

Et supposons que l’action en justice soit déclarée recevable … quid de la décision dans 3 ans, 5 ans, 7 ans ? Mettons que l’Etat soit condamné à agir plus vite, comment le contraindre à mettre au coeur de son action la question climatique et à bousculer ses calendriers ?

En conclusion, l’affaire du siècle est bien plus symbolique, voir même politique que réellement juridique. Elle a cet avantage d’attirer les consciences sur l’urgence climatique, qui elle, est loin d’être symbolique.

Par ailleurs, le risque d’une action contre l’Etat sur ce sujet serait de décharger les culpabilités individuelles sur le politique, ce qui n’est absolument pas souhaitable. Au vu du nombre de participants aux marches pour le climat organisées régulièrement en France, on peut espérer que chacun continue à se mobiliser pour le climat individuellement. A défaut d’actions concrètes de l’Etat, c‘est le moins que nous puissions faire.

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