Jamais juillet et août n’auront été autant meurtriers pour nos massifs et nos forêts partout en France.
Les feux témoignent très clairement du réchauffement climatique et si certains proviennent d’actes accidentels, beaucoup sont le fait de personnes mal intentionnées.
Les gendarmeries ont fait cet été la chasse aux pyromanes et un certain nombre d’entre eux ont été arrêtés et confondus pour les départs de feux qu’ils ont causé volontairement.
Quels sont les risques encourus par les pyromanes dans notre pays ?
Incendiaires ou pyromanes ?
Depuis le début de l’été, ce sont près d’une trentaine de personnes qui ont été arrêtées, suspectées d’être des pyromanes. On estime que 10% des incendies dans le pays sont d’origine volontaire. Le reste est issu de l’activité humaine et/ou de comportements dangereux ou irresponsables.
Dans le cas des incendies volontaires, les personnes incriminées ne sont généralement pas des délinquants.
On distingue à ce propos les pyromanes des incendiaires.
L’incendiaire qui déclenche un feu possède un mobile pour le faire, tandis que le pyromane répond à ses pulsions qui peuvent être psychologiques ou sexuelles…
Il n’existe pas de profil type de pyromane mais la plupart sont des hommes âgés de 16 à 40 ans, ils agissent le plus souvent près de chez eux et ont un fort besoin de reconnaissance, d’attirer l’attention sur eux. Ils participent également souvent à l’aide apportée aux personnes sur place.
ll s’agit d’une maladie qui peut être traitée par des psychothérapies.
Quoi qu’il en soit, que le feu soit volontaire ou non, des sanctions peuvent être prononcées.
Ainsi sur les personnes interpellées à la mi-août, quatre ont été condamnées et six ont été placées en détention provisoire. Que risquent-ils ?
Incendie par imprudence
L’auteur d’un incendie involontaire peut être condamné si les conditions suivantes sont présentes :
- le feu a détruit, dégradé ou détérioré un bien appartenant à autrui ;
- l’individu a manqué à une obligation de prudence et/ou de sécurité prévue par la loi, ou un éventuel règlement.
Voici les sanctions encourues pour un incendie involontaire :
- En cas de violation involontaire d’une obligation de prudence ou de sécurité, la peine peut aller jusqu’à 1 an de prison et 15 000 € d’amende.
- En cas de violation manifestement délibérée de cette obligation, la peine peut aller jusqu’à 2 ans de prison et 30 000 € d’amende.
Les sanctions peuvent être aggravées en fonction d’éventuels dégâts sur des biens ou des personnes.
- En cas d’incendie involontaire de bois, forêts, landes, maquis, les peines sont portées à 2 ans de prison et 30 000 € d’amende. En cas de violation manifestement délibérée d’une obligation de prudence ou de sécurité, les peines sont portées à 3 ans de prison et 45 000 € d’amende.
- En cas de mort d’une personne : s’il y a violation involontaire d’une obligation de prudence ou de sécurité, les peines sont portées à 7 ans de prison et 100 000 € d’amende. Dans le cas de violation manifestement délibérée de cette obligation, les peines sont portées à 10 ans de prison et 150 000 € d’amende.
Incendie volontaire
Pour être condamné pour incendie volontaire, l’individu doit “ avoir détruit, dégradé ou détérioré un bien appartenant à autrui par l’effet d’une substance explosive, d’un incendie ou de tout autre moyen de nature à créer un danger pour les personnes”.
Dans ce cas, la peine peut aller jusqu’à 10 ans de prison et 150 000 € d’amende. Elle est aggravée en cas de mort d’une personne. La peine peut alors aller jusqu’à la réclusion criminelle : peine de prison prononcée en cas de crime et 150 000 € d’amende.