En avril 2022, Nicolas Zepeda était condamné à 28 ans de réclusion criminelle pour l’assassinat de Narumi Kurosaki, son ancienne petite amie.
Le corps de la victime disparue fin 2016 n’a jamais été retrouvé. Le Chilien nie les faits et a fait appel de sa condamnation. Son procès se tient à Vesoul depuis le 21 février 2023.
Affaire Zepeda : le rappel des faits
Les deux jeunes gens se rencontrent en 2014 à l’Université publique de Tsukuba, au Japon. Inscrits en économie, ils se fréquentent jusqu’à ce que Nicolas Zepeda retourne vivre au Chili.
Narumi poursuit ses études en France et rompt définitivement avec le Chilien fin septembre 2016. En cause, le harcèlement et les menaces qu’il profère contre elle depuis qu’ils ne vivent plus ensemble. Le jeune homme est jaloux et possessif.
Malgré les circonstances, ses parents le soutiennent depuis le premier jour. Ils croient tous deux en l‘innocence de leur fils qu’ils ne cessent de défendre. Et tandis qu’ils dépeignent un enfant ”élevé dans des valeurs chrétiennes, attachant et respectueux”, la député et psychiatre Maria Luisa Cordero en 2022 présentait le jeune homme comme “obsessionnel, narcissique et paranoïaque”.
Précisons que ce dossier est très suivi à la fois au Chili et au Japon.
Le père de l’accusé, Humberto Zepeda, fut pendant trente ans l’un des hauts dirigeants de l’entreprise de téléphonie mobile Movistar et sa mère, Ana Luz Contreras, est la secrétaire du sénateur Francisco Huenchumilla.
Au Japon, le sort de la jeune femme issue d’un milieu modeste dont le père est ouvrier et la mère vivant de petits boulots, touche le public. Décrite comme intelligente et proche des autres, elle avait à Besançon, proposé ses services à une association humanitaire.
Affaire Zepeda : le volet juridique
Même en l’absence du corps de la jeune Japonaise, la Cour Suprême du Chili a suivi de près l’enquête judiciaire française et a autorisé en juillet 2020, l’extradition vers la France de Nicolas Zepeda, libre dans son pays.
A noter qu’au Chili, le féminicide est reconnu comme un crime depuis 2010.
Les juges de la Cour Suprême ont entendu le Procureur de la République de Besançon qui affirmait que le Chilien avait étranglé l’étudiante dans sa chambre, avant de la jeter dans le Doubs. Il réclamait la réclusion à perpétuité.
Un faisceau d’indices troublants
Alors que le jeune homme clame son innocence, un faisceau d’indices viennent étayer l’enquête policière. Ainsi, on retrouve des images de vidéosurveillance qui montrent Nicolas errant sous les fenêtres de Narumi pendant plusieurs jours, on s’interroge sur son achat de 5 litres de combustible, de gants et d’allumettes le 4 décembre 2016 et sur les cris entendus par les autres étudiants à l’heure probable de sa mort de la jeune femme …
Condamné à 28 ans de prison pour assassinat, Nicolas a fait appel. Le procès devait débuter le 21 février. Il a été décalé de deux jours, le jeune homme ayant récusé l’un de ses avocats. Le verdict doit être rendu autour du 10 mars.