Le 18 octobre dernier, Marie Truchet, Vice-Présidente du Tribunal Correctionnel de Nanterre, mourrait en pleine audience de comparution immédiate, victime d’un malaise cardiaque.
Elle avait 44 ans.
Cette triste histoire a mis en émoi tous les acteurs du monde judiciaire, clamant que le décès de la jeune femme était certainement en relation avec les conditions de travail actuelles des magistrats.

Des conditions de travail épuisantes !

Les circonstances du décès de Marie Truchet ne sont pour l’instant pas établies.
Une autopsie a été réalisée pour déterminer les causes du décès. Une enquête CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) a également été ordonnée.

Celle-ci devra porter sur les circonstances de la mort de la magistrate mais également sur les conditions de travail dans la juridiction.

Les magistrats du Tribunal Judiciaire de Nanterre dénoncent, en effet, depuis des mois, un manque flagrant de moyens humains notamment. Il manque une quarantaine de magistrats au Tribunal Judiciaire de Nanterre, estiment-ils.
En février 2022, magistrats et greffiers décidaient d’abandonner 121 formalités administratives qu’ils ne pouvaient assumer en raison du manque d’effectifs.

Ils se sont d’ailleurs regroupés en association pour déposer un recours contre la circulaire de localisation des emplois (CLE) devant le Juge Administratif. Ils souhaitent faire constater son caractère sous-dimensionné au regard des besoins actuels.

Un fort sentiment de détresse

L’histoire de la magistrate laisse un sentiment de détresse chez les professionnels du droit, bien au-delà de la juridiction de Nanterre. Marches silencieuses et minutes de silence ont rendus hommage ces derniers jours à la jeune femme, en peu partout en France.
Si la situation est difficile à Nanterre, elle se dégrade sur l’ensemble du territoire, les magistrats sont épuisés. Le monde judiciaire est en souffrance et veut le faire savoir pour éviter d’autres tragédies. Rappelons que, fin août 2021, une jeune magistrate de 29 ans se suicidait. Suite à ce drame, plusieurs milliers de magistrats exprimaient leur détresse professionnelle dans ce qu’on a appelé l’appel des 3000 publié dans le Monde.

Extrait de l’appel des 3000 : “Nous, magistrats judiciaires, qui ne prenons que très rarement la parole publiquement, avons décidé aujourd’hui de sonner l’alarme. Autour de nous, les arrêts maladie se multiplient, tant chez les nouveaux magistrats que chez les magistrats plus expérimentés. L’importante discordance entre notre volonté de rendre une justice de qualité et la réalité de notre quotidien fait perdre le sens à notre métier et crée une grande souffrance.”

Un nouveau recours intenté par des magistrats et des avocats

Assez rarement, magistrats et avocats  déposent des recours communs. C’est pourtant ce qu’ils s’apprêtent à faire, suite à ce nouveau drame, devant le Conseil d’Etat sur le motif d’un “excès de pouvoir de l’État”.

En attendant que ce recours aboutisse, les rassemblements continuent et une nouvelle action est prévue le 22 novembre. Il faudra encore et encore se réunir pour dénoncer les conditions de travail des magistrats et de tous les professionnels du droit pour se faire entendre semble-t-il.

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